Le reggae

Cette fois chers ami(e)s, je vous parle du REGGAE, yeah man !!
J'essaye de ne pas faire trop technique.

Tout commence en jamaïque avec l'arrivée de la musique black américaine (soul, jazz, r&b) via les ondes de radios dans les années 1950. Ces nouveaux rythmes influencent les musiciens jamaicaïns qui jouent essentiellement du Mento (musique traditionnelle). Ils ajoutent une pincée rythmique plus accentuée sur la lead guitare et obtiennent du ska. Ensuite ils baissent le rythme du tempo, laissent mijoté avec des cuivres, intensifient les chants et la recette du rocksteady est découverte. Ajouté à ça une sauce mystique avec les tambours nayabhinghi*, on ralentit encore le rythme, on y ajoute un clavier des épices plus ou moins légales et c'est prêt !!
Temps de préparation : 15 ans.
Difficulté : aucune.
Conseil du chef : Augmentez le volume !!

C'est une musique qui est véritablement née durant l'année 1968, et comme tout le monde n'a pas de radio, les musiciens installent sur des camions, platines, hauts parleurs et micros et parcourent les villes et la campagne avec des centaines de disques. On les appellent les Sound System, et les mecs sont les DJ's, on est fin 1969. Le reggae prends de plus en plus d'importance sur l'île et continue son évolution. Durant les années 1970, certains baissent encore le rythme on obtient du roots-reggae, d'autres mettent l'accent sur la basse et le clavier, y ajoutent des échos, des réverbes, des touches électroniques et c'est le Dub. D'autres encore se concentrent sur les paroles pour faire un rythme, c'est le Ragga, et certains autres plus extrêmes dans les paroles et la musique font du Dancehall. Tous ces styles sont présents aujourd'hui sur la scène reggae sans oublier le ska et encore un peu de rocksteady.

On ne peut parler de reggae sans les rastas...
En fait c'est une religion basée sur une relecture de la bible que les adeptes, les rastafariens, prennent au pied de la lettre. Ils vivent dans les colinnes, ont un parler spécifique, ils finissent leurs phrases par yu no? seen? Brotha, mangent I-tal (végétarien), fument de la weed ou ganja ou kaya, se laissent pousser les cheveux (dreadlocks) et jouent des tambours nayabhinghi. Ils ont en horreur Babylon (l'état corrompu et ses appareils de répression, les colons et la misère) prônent la tolérance, la paix, la justice, la création artistique, l'amour et le retour en afrique pour tous les esclaves. Ils disent Jah comme nous on dirait Dieu, c'est comme les chrétiens arabes qui disent Allah. C'est une religion quasi exclusive aux noirs et aux descendants de l'esclavage. Mais rasta n'est pas sur la tête, c'est dans la tête.
Bien souvent les artistes reggae sont rastafariens.

Le reggae influencé par les rastas, s'enrichi d'une vibration mystique sans oublier les paroles qui sont toutes aussi importantes que la musique. On y parle généralement de combat contre les oppresseurs, d'unité, de paix, de justice, et parfois de ganja et d'amour. C'est une musique rebelle faite par des gens qui souvent sont nés dans les ghettos de Kingston. C'est aussi une musique qui apporte la force du peuple dans ses concepts.

En France on connait le reggae depuis que Sting a repris une chanson de Marley et que Gainsbourg soit revenu de Kingston avec une grosse pochette de kaya un excellent album reggae "Aux armes eccetera". Aujourd'hui, la jamaïque, la GB et la France sont les trois plus gros producteurs reggae du monde, et on a la chance d'avoir une scène très active en France avec beaucoup d'artistes et de concerts.


"Debout, guerriers tombés,
Debout et reprenez vos postes,
Celui qui se bat et qui s'enfuit,
Devra se battre un autre jour,
On récolte ce que l'on sème,
Et je sais qu'il est facile de parler,
Mais plus dure sera la bataille,
Et plus douce sera la victoire de Jah"
Heaten de Marley

"On va chasser ces cinglés de baldheads** hors de la ville,
Chasser ces cinglés de baldheads hors de la ville,
Car j'ai construit une cabane,
Et j'ai planté mon maïs,
Et est-ce que mon peuple avant moi,
N'a pas été l'esclave de ce pays ?
Maintenant vous me regardez avec mépris,
Et vous mangez tout mon maïs,
Construisez vos pénitentiers, on construit vos écoles,
Education lavage de cerveau, pour faire de nous des idiots,
La haine est votre récompense pour notre amour."
Crazy baldhead de Marley


*Percussion faite d'une grosse caisse et d'une peau qu'on frappe avec un baton au rythme du coeur.
**Littéralement le fou au crâne rasé mais il faut le comprendre plutôt comme les oppresseurs, les financiers, les gens de pouvoir.